La DRHEAM-CUP / GRAND PRIX DE FRANCE DE COURSE AU LARGE : Une histoire de partage

Le départ de la troisième édition de la DRHEAM-CUP sera donné dimanche de Cherbourg-en-Cotentin où, depuis le week-end dernier, les 100 bateaux inscrits arrivent au fur et à mesure. Pour la plupart des participants, ce premier GRAND PRIX DE FRANCE DE COURSE AU LARGE, en plus de constituer un objectif sportif important, est l’occasion de vivre de vrais moments de partage, une notion qui fait partie de l’ADN de la course créée en 2016.

« Compétition, partage, fête ». Lorsqu’il a créé il y a quatre ans la DRHEAM-CUP, Jacques Civilise, ancien capitaine d’innovations dans l’ industrie très attaché aux Relations Humaines, a souhaité que la course ne soit pas une épreuve comme les autres, d’où l’accent mis sur les notions de partage et de fête. Pandémie de Covid-19 oblige, l’aspect fête sera un peu moins mis en avant lors de la troisième édition, puisqu’il n’y aura ni village ni les animations qui ont fait le succès des deux précédentes, en revanche, il sera question de partage sur de nombreux bateaux qui s’élanceront dimanche de Cherbourg-en-Cotentin à partir de 13h sur les trois parcours à destination de La Trinité-sur-Mer.

Ce sera notamment le cas à bord d’Actual Leader, l’un des trois Ultimes engagés, dont le skipper Yves Le Blevec a souhaité justement mettre en avant cette notion de partage au moment de sélectionner son équipage : « Je voulais réunir des talents d’horizons différents, et comme je considère qu’il y a autant de talents chez les hommes que chez les femmes, j’ai souhaité constituer un équipage mixte. » La parité sera donc respectée à bord, mais cette mixité s’entend aussi par partage d’expérience, entre d’un côté des marins ayant énormément de milles au compteur (Yves Le Blevec, l’Espagnol Alex Pella et le figariste Anthony Marchand), de l’autre trois jeunes femmes qui constituent l’avenir de la course au large, à savoir Amélie Grassi, 8ede la dernière Mini-Transat en série, Estelle Greck, passée également par la case Mini avant de goûter au Figaro et au Class40, et Amélie Riou, issue de la filière olympique. 
« C’est un équipage mixte mais surtout un mélange de talents qui vont apporter chacune et chacun un peu de leur expertise », ajoute le skipper de La Trinité-sur-Mer qui estime que « l’équipage et le bateau sont 100% prêts » à affronter les 1100 milles du parcours spécialement conçu pour les maxi-trimarans.

Cette notion de partage sera également très forte à bord du plus vieux bateau de la flotte, inscrit en yachts classiques, Le Loup Rouge, Maïca tout en bois construit en 1962 aux Constructions Mécaniques de Normandie à Cherbourg-en-Cotentin (CMN) et appartenant à l’association Amerami, avec un équipage composé de deux marins expérimentés et de deux jeunes passionnés de voiliers classiques, une Cherbourgeoise et un Malouin. « Pour nous, participer à la DRHEAM-CUP au milieu des voiliers dernier cri, c’est comme si on disputait les 24 Heures du Mans à bord d’une voiture rétro », explique le skipper Pierre Le Goupil, ravi de ce mélange des genres.

C’est cette même passion pour le patrimoine maritime et la nécessité de le faire partager au public et aux passionnés qui animent Jean-Marie Patier, skipper de Formatives Network (inscrit en Open Grands Monocoques), le fameux Cigare Rouge, quatre Vendée Globe terminés à son actif entre 1992 et 2004 (avec Jean-Luc Van den Heede, Catherine Chabaud, Joé Seeten et Karen Leibovici) : « La DRHEAM-CUP offre cette possibilité finalement assez rare de réunir toutes les flottes et donc de valoriser notre patrimoine nautique, c’est très important de montrer et de faire vivre nos bateaux », explique ce formateur de profession, très sensible à l’accompagnement des jeunes et à la protection des océans (il défend aussi les couleurs de l’Appel pour l’Océan, Bien commun de l’Humanité).

Cette thématique environnementale est également chère à Arthur Le Vaillant, dont le sponsor, Leyton, chose rare, aligne trois bateaux sur la DRHEAM-CUP pour mieux faire partager à ses collaborateurs son engagement dans la course au large : le Multi50 d’Arthur Le Vaillant, le Figaro Bénéteau 3 de  Sam Goodchild, deuxième de la dernière Solo Maître CoQ, et le Sun Fast 3300 (inscrit en IRC double) de Henry Bomby. « Nous sommes vraiment contents de faire naviguer nos trois bateaux ensemble, en plus sur un parcours qui va nous emmener entre France et Grande-Bretagne, les deux pays leaders du groupe. C’est très important pour nous de mélanger la voile française et anglaise », souligne Caroline Villecroze, directrice marketing et communication de Leyton.

Sam Goodchild et Henry Bomby feront partie des plusieurs Anglais au départ du premier GRAND PRIX DE FRANCE DE COURSE AU LARGE, qui réunira également sur la ligne des marins originaires du Japon, de Suisse, d’Italie, d’Irlande, de Belgique et de tout le littoral français, tous décidés à partager pendant quelques jours une même passion pour le large et la régate.

Ils ont dit :

Christian Guyader (Guyader/Mext, engagé en classe Multi 2000) :
« Nous sommes tellement impatients de régater que nous avons fait partie des premiers bateaux arrivés à Cherbourg-en-Cotentinle week-end dernier ! La DRHEAM-CUP est un beau parcours de 700 milles, c’est bien d’avoir une course longue parce qu’on a besoin de renaviguer, d’autant que nous avons un nouveau bateau, le TS5, sur lequel nous avons encore beaucoup de choses à découvrir. C’est toujours un plaisir de naviguer dans des grandes flottes, cette DRHEAM-CUP est vraiment dans l’esprit des très belles courses type Fastnet. »

Erwan Le Roux (Ciela Village, engagé en Multi50) :« Nous sommes pressés d’aller prendre l’air sur un bateau que nous venons de mettre à l’eau (il sera entouré de Clément Bouyssou, Vincent Busnel et Xavier Macaire). Je suis très content d’aller prendre un départ et de jouer avec nos camarades de la classe Multi50, ça va être sympa de se retrouver autant sur la ligne à Cherbourg-en-Cotentin et de revoir tous les copains des autres séries, on a hâte de vivre ça. »

Ian Lipinski (Crédit Mutuel, engagé en Class40) :« Comme j’ai trouvé une bonne fenêtre météo pour m’élancer sur le tour des îles britanniques (dont il a battu le record en Class40 il y a une semaine), nous avons décidé de nous aligner sur la DRHEAM-CUP. Ça va être très sympa de le faire à quatre, avec Sébastien Picault, Ambrogio Beccaria et Gwénolé Gahinet, ça fera quatre victoires sur la Mini-Transat à bord ! A priori, ce sera du petit temps, donc c’est surtout la stratégie qui va jouer, je pense qu’on va bien s’amuser. »

Pierrick Letouzé (Raging-Bee, inscrit en IRC double) :« Avec mon co-skipper Arthur Richer, originaire de Cherbourg-en-Cotentin comme moi, on n’attend que ça depuis trois semaines ! La DRHEAM-CUP part de chez nous, on ne pouvait pas la manquer. Les conditions devraient être réunies au départ pour faire de belles images, d’autant que nous devrions raser les côtes en allant vers Omonville, j’espère qu’il y aura du monde pour nous voir passer, ça va être un joli spectacle. Ce sera notre première course en double sur un bateau que nous découvrons, on aimerait bien faire un Top 5 ou un podium. »