Si les marins sont naturellement mis en avant sur les grandes courses au large, telles que la DRHEAM-CUP/GRAND PRIX DE FRANCE DE COURSE AU LARGE, le bon déroulement de celles-ci repose sur les épaules des hommes et femmes qui, à terre comme en mer, sont chargés de faire « tourner la machine ».
Sportivement, la course est dirigée par un directeur de course, en l’occurrence Hervé Gautier, choisi par l’organisateur et habilité par la Fédération Française de Voile. Son rôle ? « Il est d’abord de bien écrire tous les documents officiels avec l’organisateur et les différentes administrations pour obtenir les autorisations nécessaires, répond ce dernier. Ensuite d’émettre un avis de course, qui est une sorte de contrat entre l’organisation et les coureurs, définissant les dates, les parcours, les classes invitées… Avant la course, mon rôle est de m’assurer que les concurrents aient tous leurs équipements de sécurité et éventuellement d’adapter les parcours pour que tout le monde puisse terminer dans les temps. Enfin, pendant, nous sommes deux, avec Manu Guédon, à suivre 24 heures sur 24 tous les bateaux qui sont équipés de balises, joignables à tout moment en cas de problèmes en mer. »
Pour toutes ces missions, le directeur de course est bien évidemment entouré. Pour le suivi des bateaux, il s’appuie ainsi sur François Seruzier, qui, avec sa société Ocean Tracking, équipe tous les bateaux de balises de positionnement. Un spécialiste du routage météo, Christian Dumard, assiste aussi le directeur de course, tandis qu’un comité technique, composé d’arbitres missionnés par la Fédération Française de Voile, est chargé en amont du départ de vérifier que les bateaux concurrents aient tous les équipements de sécurité à bord (brassières, combinaisons de survie, longes, radeaux de sauvetage…). « Nous sommes deux sur cette course, nous tirons au sort les bateaux que nous contrôlons », explique Dominique Flayac, en charge de ce comité technique.
Sur l’eau, le comité de course, présidé par Alexandre Bouchard, est de son côté chargé de mouiller la ligne de départ, il veille ensuite au bon déroulement de celui-ci, en conformité avec les règles de voile, puis à celui de la course dans son ensemble. Et s’il constate des infractions aux règles, il dépose des réclamations – les participants ont aussi la possibilité de le faire – auprès du jury, présidé par Patrick Bréhier, qui tranche les litiges. Après quoi, le comité de course publie les classements officiels.
Tout ce dispositif ne pourrait par ailleurs pas fonctionner sans l’appui de bénévoles, indispensables à la bonne tenue d’événements de cette ampleur. Sur la DRHEAM-CUP / GRAND PRIX DE FRANCE DE COURSE AU LARGE, en plus de ceux de la ville de Cherbourg-en-Cotentin, ils sont une cinquantaine sur la partie mer, chargés de sécuriser le plan d’eau sous la responsabilité de Jackie Huteau, une trentaine à terre, missionnés principalement sur la chaîne d’inscription et la restauration des équipes d’organisation, nombre d’entre eux provenant du Yacht Club de Cherbourg.
Parmi eux, Pascal, retraité depuis deux ans, pilote sur son semi-rigide le directeur de course Hervé Gautier (photo). « Je suis là pour le plaisir de voir les voiliers, de naviguer et de rendre service. » Ce qui est également le cas de Michel, lui aussi à la retraite, rencontré sur la chaîne d’inscription : « Le bénévolat, c’est dans les gênes, j’ai toujours fait ça, et sur la DRHEAM-CUP, il y a une équipe du tonnerre et une super bonne ambiance, rien que pour ça, on vient ! »
Et ne croyez pas que le bénévolat soit réservé aux retraités, en atteste l’exemple de Julie, 36 ans, qui confie : « Je suis moi-même voileuse (elle a en juin terminé 4e – premier équipage féminin – de la Normandie Cup en J80 au Havre). Quand on fait de la voile, on aime participer à ce genre d’événement, donc c’est important en retour de donner de son temps pour que ces courses fonctionnent. En plus, la DRHEAM-CUP part de chez nous, la ville est en ébullition et on a des copains qui régatent, donc tout est réuni pour qu’on participe à la fête ! »