Demain dimanche 17 juillet, les 118 concurrents de la 4ème édition de la Drheam Cup / Grand Prix de France de Course au Large quittent Cherbourg-en-Cotentin, cap sur La Trinité-Sur-Mer via trois parcours distinctifs, légèrement modifiés par un avenant aux instructions de course ce samedi en milieu de journée. Le parcours de 1500 milles pour le seul Ultime engagé est supprimé et remplacé par celui de 1000 milles (a) pour les Ocean Fifty et l’Ultime. Le parcours initial également de 1000 milles pour les Imoca, Class40, Open grands monocoques, Rhum Mono et Rhum Multi est réduit. Enfin, celui de 600 milles pour les Figaro 3, Multi 2000 et IRC, reste le même. « Nous avons décidé de raccourcir le parcours de 110 milles pour l’Imoca, les Class40, les Open grands monocoques, et les Rhum Mono et Rhum Multi en supprimant le passage à la bouée BXA près de Royan afin d’aller directement à Rochebonne au large de l’île de Ré » explique Hervé Gautier le directeur de course. « Selon les derniers modèles météo, il se pourrait que le vent faiblisse dans le golfe de Gascogne pour les Rhum Mono et Rhum Multi avec du vent mollissant pour remonter au près en Bretagne. »
Trois départs successifs à 14 heures, 14 heures 20 et 14 heures 40 sont prévus à un mille (1,8 km) environ dans le Nord de la pointe du Heu, à l’Est de la digue de la grande rade de Cherbourg-en-Cotentin, et seront donnés par le comité de course mouillé au milieu de la ligne sur le Patrouilleur de Service Public Flamant de la force navale. (ndlr : Ce bâtiment de 54 mètres basé à Cherbourg-en-Cotentin, est en charge de la surveillance des pêches et des côtes).
Les bateaux quitteront Port Chantereyne à partir de 11 heures 30. Les conditions météo seront absolument idylliques pour le départ et la traversée de la Manche vers la première marque de parcours (West Shamble) au Sud de l’Angleterre, propices aux allures portantes et donc rapides. « La météo au moment du départ s’annonce optimale » confirme Hervé Gautier. « On devrait avoir 15 nœuds de vent de secteur Est sous une température caniculaire. Cela va aller très très vite lors de la traversée de la Manche vers Shamble West au Sud de l’Angleterre. Les Ultimes et Ocean Fifty devraient virer la marque vers 18 ou 19 heures dimanche soir, les Class40 et les grands IRC vers 22 heures. »
Pour un régatier amateur ou professionnel, savoir que l’on va partir poussé par le vent sur une mer peu agitée et en tee-shirt dans le « channel » à une moyenne élevée, reste un vrai luxe. D’ailleurs, sur les pontons, où les marins achèvent l’avitaillement, « travaillent » la météo et font tourner les routages ce samedi avant le traditionnel briefing skipper en fin de journée concernant la sécurité, les zones interdites (DST), les procédures en cas de problèmes, la communication… le sentiment est le même : « beau temps belle mer dans la première partie ! Nous sommes vernis et on va se régaler. Il va juste falloir veiller à bien s’hydrater et faire provision de crème solaire… »
Ce samedi après-midi, devant un public nombreux et captivé, une table ronde ayant pour thème la voile féminine, a réuni sur le village de la course notamment Marie Tabarly, (Pen Duick VI), Christine Courtois (Commission féminine à la FFVoile), Tiphaine Ragueneau (Figaro 3 Tiphaine Ragueneau – Objectif solitaire 2023), Charlotte Yven (Figaro 3 Team Vendée Formation – Botte fondations) et Claire Montecot (Figaro 2 Clair- Ocean Sailing). La plupart, navigatrices depuis leur plus jeune âge, elles disputent cette Drheam Cup / Grand Prix de France de Course au Large, ont évoqué leurs parcours, parlé avec émotion et sincérité de leurs bateaux, de leurs métiers, de leurs projets et rêve respectifs dans une discipline qui bien que loin de la parité, se féminise de plus en plus.
Ils ont dit :
Quentin Vlaminck (Ocean Fifty Arkema) : « C’est ma première course en solitaire sur ce bateau lors de cette Drheam Cup / Grand Prix de France de Course au Large, et l’objectif est d’arriver à la Trinité-Sur-Mer afin de me qualifier pour la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Il y a un super plateau. J’ai hâte. Nous allons partir très vite, et quatre heures plus tard, nous devrions être de l’autre côté de la Manche après un bord direct à 110 degrés du vent. Ensuite, si tout se passe bien, nous serons sous gennaker jusqu’au Fastnet. Je suis routé par le météorologue Eric Mas en collaboration avec les coureurs Alex Pella et Lalou Roucayrol, ce qui va être un bon exercice pour la Route du Rhum. Ils vont recevoir la position du bateau toutes les dix minutes, et l’on va communiquer surtout par messagerie Telegram outre un mail le matin avec la situation météo de la journée. Je vais aussi profiter de ces bords de portant à haute vitesse pour m’habituer à dormir sous pilote, ce qui n’est pas toujours simple. Je n’ai pas encore de repères. L’idée est de ne pas arriver trop « cramé » en Bretagne. Ce que je fais samedi soir ? Je me couche très tôt. J’ai besoin de dormir. La semaine a été dense, et il y a une semaine, nous étions en course au large du Fastnet ! »
Philippe Dutrieux, vice-amiral d’escadre, préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord : « A travers leurs valeurs communes, marins et coureurs se retrouvent, évoluant tous dans un milieu hautement exigeant qu’est la mer. Goût de l’effort, combativité et esprit d’équipage sont les clés de la réussite d’une course au large comme d’une opération de combat en haute mer. 365 jours par an, 24 heures sur 24, sur toutes les mers du monde, la Marine nationale est prête à intervenir y compris pour le sauvetage en mer. Pour cette Drheam Cup / Grand Prix de France de Course au Large, un bâtiment de la Marine nationale (le PSP Flamant) accueillera naturellement à son bord le comité de course de la Fédération Française de Voile pour donner, en rade de Cherbourg-en-Cotentin, le départ aux différents concurrents. »